Pour boucler la boucle, voici la deuxième et dernière partie de ma rétrospective 2010. Je sais j'ai pris mon temps, mais je dois avouer que la dernière partie de l'année en question aura été plutôt décevante. En effet, peu de bons films, comme peu de mauvais films d'ailleurs, mais une grosse masses de films quelconques. Allez ne tardons plus commençons par là où on s'était arrêté : comment s'est passé mon mois de septembre au ciné ?
Septembre :
D'abord les trucs qui fâchent. Un gros, un énorme coup de gueule à "Des hommes et des dieux". Non pas que la film soit mauvais, non pas qu'il m'ait débecté, mais c'est tout simplement qu'il ne m'a rien fait ressentir de particulier, aucune émotion, aucune empathie, aucun message. Et en parallèle, ce film a beaucoup plu, et aux critiques et au public, ce qui est rare. Dès lors, pourquoi suis-je complètement passé à coté de "Des hommes et des dieux" ? Je ne me l'explique toujours pas, d'où mon gros coup de gueule, qui s'apparente plus à de l'incompréhension et de l'impuissance. Il faudra attendre un prochain visionnage pour vraiment m'exprimer sur la qualité de ce film, parce qu'à l'heure actuelle, tout ce que je pourrais dire sur serait "bof" et je pense très sincèrement que "Des hommes et des dieux" méritent mieux qu'un "bof". Passons donc aux vrais coups de gueule de ce mois de septembre. Des films qui sont mauvais et pas besoin de chercher bien longtemps, leurs faiblesses sont tellement grosses qu'on les repère très nettement. "Twelve" le dernier né de Joel Schumacher navigue entre film chorale, thriller policier et drame social. Mais le scénario, certes intéressant mais inabouti, est traité avec une telle prétention et tellement de frivolité, qu'une seule chose peut guetter : l'ennui. Idem pour "Mange Prie Aime" qui est d'un ennui abyssal. Certes le premier tiers du film est plutôt pas mal (l'Italie, avec sa gastronomie et sa chaleur si communicatives), mais tout le reste est d'une platitude peu commune et d'un intérêt inexistant, surtout en VF, où Javier Bardem se voit affublé d'un accent pas possible. Accent qui nous arrachera nombre de sourires ironiques, ce qui n'est pas si mal pour un film comme ça.
Allez un peu plus de gaieté avec "Benda Bilili", un véritable coup de poing. Ce documentaire sur le quotidien d'une troupe musicale composée en grande partie d'handicapés, est une merveille. Une leçon de vie de la part de personnes qui n'ont presque rien, mais qui ne s'apitoient à aucun moment sur leur sort, et qui au contraire en nourrissent leur art, et de quelle manière. D'entendre le jeune Roger jouer de son instrument (Satongue) fut sans doute l'un des moments de cinéma les plus mémorables de 2010. "Rudi et Corsi" en coup de poing ? Oui, car je ne m'attendais absolument pas à ça. Quel dépaysement ! Autant dans la mise en scène (dépouillée de tout artifice et qui fleure bon les années 70, si ce n'est 80... et puis non, c'est inclassable), que dans le jeu d'acteurs (Gael Garcia Bernal et Diego Luna qui sont magnifique pour le premier et hallucinant (si, si) pour le second), que dans cette histoire hautement improbable, mais tellement rafraîchissante.
Ceux qui ont vu les recents "Michael Clayton" et "Julia" savent que Tilda Swinton avait tout d'une grande. Chose que les heureux spectateurs de "La plage", "The war zone" ou encore "Adaptation" ont confirmation à chacune de ses apparitions. Dans "Amore", Dame Tilda Swinton parvient à nous surprendre car elle atteint des degrés insoupçonnés dans son jeu et dans le fameux langage du corps. Dans "Amore" chaque regard, chaque pas, chaque mouvement de corps évoque autant que dix phrases. C'est du grand art, qui plus est magnifié par la mise en scène tout en volupté et virtuosité de Luca Guadagnino.
Dans un autre genre, mais tout aussi réjouissant en terme de plaisir, j'ai eu un petit coup de coeur pour le dernier Alexandre Aja, j'ai nommé "Piranha 3D" parce que c'est fun, super drôle, très sexy (Prends en de la graine Zach Snyder, toi et ton "Sucker Punch") avec une Kellu Brook divine, gôre à souhait, et que c'est tout ce qu'on demande à ce genre de film. Autre coup de coeur "Trop loin pour toi" avec le couple Justin Long - Drew Barrymore qui fonctionne toujours aussi bien. Une comédie romantique qui m'a beaucoup fait rire et qui oublie (comment ont-ils pu ?) de prendre le spectateur pour un con.
Et dans la case des films plus ou moins décevants, mais qui ne sont pas à jetter, nous retrouvons "Be Bad" où Michael Cera tente une subtile métamorphose dans son jeu, mais dans un film un peu trop inégal pour marquer des points. "Copains pour toujours" était sympa à regarder avec quelques bons fous rires, mais scénario et mise en scène trop légers au vue des promesses offertes par un tel casting. Dommage. "The Town" m'a beaucoup fait pensé à "Heat". Et s'il reste un bon film, la comparaison avec ce monument qu'est le "Heat" de Michael Mann, fait mal, très mal. "Cyrus" est une sorte d'Ovni, entre la comédie dramatique et la comédie pure et dure. Le film oscille sans cesse entre ces deux eaux et même si ça reste intéressant ça laisse un peu perplexe. "Hors la loi" de Rachid Bouchareb mérite d'être salué de part le fait qu'il arrive à bien reconstituer un contexte historique délicat, et mérite d'être critiqué de part sa narration qui souffre de longueurs inutiles et de son trio d'acteurs tout sauf au diapason. Et "Wall Street 2", ou une autre suite inutile. Car si c'était louable de tourner un suite à son excellent film à la suite de la crise financière qui a touché l'économie mondiale, Oliver Stone ne nous apprend rien de plus et ne fait qu'effleurer les effets de cette fameuse crise. Et d'ailleurs ce qui manque à ce film pour être vraiment bon, c'est la patte et le talent d'un réalisateur, tout ce qu'Oliver Stone n'est plus.
Octobre :
Pour le mois d'octobre, on va commencer fort, on va évoquer un film qui n'a laissé personne indiffèrent. Il s'agit du dernier né de Gregg Araki (l'auteur de "Myterious Skin"), un OCNI nommé "Kaboom". Un film qui à partir du postulat de la mixité de la sexualité, nous entraîne dans un total mélange des genres. Mélange entre comédie, satire, fantastique, mystique, voire même épouvante. Une véritable oeuvre de prospection et il faut aussi le dire de "grand n'importe quoi" qui est soit jubilatoire soit franchement désolante. Quoi qu'il en soit ce fut sans doute le coup de poing le plus original et le plus barré de cette année 2010. Plus classique comme claque, quoi que dans la case "coup de poing" il n'y a pas de place pour le classicisme, il y a eu "Laisse moi entrer", le remake du suédois "Morse" (d'ailleurs il serait tant que je regarde le blue-ray du film qui traîne à la maison depuis un moment), si je reprends mes propres mots "Ce film est magnifique par sa mise en scène, profond par son scénario, et troublant par son interprétation. Autrement dit, c’est un excellent long métrage". Une oeuvre remarquable et marquante, surtout pour un remake. Next on the list "Very bad cops" titre français à la c** pour une excellente, je dis bien excellente comédie de son vrai nom "the other guys". Ce Truc est à mourir de rire, les acteurs y sont en pleine forme, la réalisation est rythmée et le scénario regorge d'idées originales, qui feront à coup sûr de ce Truc, un objet culte. Mention spéciale (encore une fois) à Samuel L. Jackson et Dwayne "the rock" Johnson. Ils ont5 min de présence à l'écran, mais c'est tellement mémorable que rien que d'y repenser j'en rigole encore.
Passons ensuite un petit coup de gueule à deux films qui avaient en quelque sorte tout pour réussir et plaire, mais qui se perdent en route pour différentes raisons. Le premier est le troisième de Guillaume Canet "Les petits mouchoirs". Dans sa direction d'acteurs et dans sa réalisation Canet est un maître. On s'identifie automatiquement à ses personnages, on délire, on pleure, on s'étonne avec eux et pas une seule minute on ne s'ennuie. C'est en tout cas ce qui se passe pendant les 90 premières minutes. Les derniers instants du film laissent place à une morale et un sentimentalisme insupportables. Et on a beau dire mais la fin d'un film est primordiale quant au sentiment général que ce dernier laisse. Ce qui est vachement dommage aux vues des promesses soulevées. Autre déception "The American" avec Georges Clooney. Belle initiative de la part de Georges de tourner dans cette production italienne. D'ailleurs ce film est très beau, très stylisé. Problème, l'histoire est vide, les personnages ont une présence visuelle mais aucune profondeur. Dès lors "The American" n'arrive à nous offrir qu'ennui et détachement.
Pas aussi décevants que les coups de gueule que je viens de pousser, mais deux films sortis en octobre, m'auront tout de même laissé un sentiment mitigé. Léger coup de mou chez Woody Allen avec son petit dernier "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu". En effet ce film rappelle tant d'autres de ce bon vieux Woody, qu'on ne peut s'empêcher de noter le manque d'originalité et la répétition. D'autant plus que son dernier film est assez inégal. Pour preuve l'interprétation impeccable, voire réjouissante d'une bonne part de la distribution, Naomi Watts en tête et les errements fadasses du reste du casting Antonio Banderas en tête. Dans un autre registre je citerai "Tout va bien... The kids are all right" (bravo au distributeur français pour ce titre franco-anglais qui fait bel effet). Le casting est impeccable, l'histoire est des plus intéressantes avec des notes d'originalité et d'impertinence assez bien senties, la narration est idéale. Dès lors, quelle déception quand le film faiblit dans sa dernière partie pour tomber dans un "conformisme" totalement évitable. Grand dommage.
Alejandro Gonzales Innaritu s'est séparé de son scénariste fétiche (Guillermo Arriéga pour ne pas le citer) et dans "Biutiful", on le ressent. Comment ? La finesse et la souplesse de narration qui faisaient merveille, même (ou surtout) dans des histoires à plusieurs niveaux et assez complexes, sont manquantes. Mais en se concentrant sur une histoire moins intense que dans ses précédents films, mais tout aussi profonde, Innaritu brille de talent. Car c'est une oeuvre formidable que son récit sur la paternité, l'amour, la différence, le partage, le pardon, la rédemption, etc, etc... C'est fort, très fort et c'est mon coup d'éclat du mois d'octobre.
En octobre, j'ai également eu de véritables coups de coeur. Coup de coeur tout d'abord pour "Elle s'appelait Sarah". Car c'est tout simplement un film qui transporte, en nous faisant voyager dans l'espace (la france entière, l'europe, les US) et dans le temps (la geurre, l'après guerre et aujourd'hui), un film qui instruit, l'horreur du Vel d'Hiv n'aurait pas pu être mieux raconté avec une absence totale de sentimentalisme et de pathos et la reconstitution des faits et des lieux est remarquable de rigueur, et enfin c'est un film qui émeut, car comment rester de marbre devant le destin de Sarah, d'autant plus que c'est à travers les yeux de Kristin Scott Thomas (merveilleuse Kristin) qu'on l'accompagne. Autre coup de coeur, pour à peu près les mêmes raisons l'émotion en plus feutrée et l'instruction en plus soutenue, "Venus Noire" d'Abdelattif Kechiche. Une chronique du passé qui à travers ses vestiges remet grandement en perspective nos errements présents. Et de quelle manière ! Coup de coeur également pour David Fincher et son "The social Network". Je n'ai pas été aussi emballé que la presse spécialisée, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder ce film, mené de main de maître. J'ai surtout été très touché par la prestation d'Andrew Gardfield, assez émouvant dans ce film.
Et on va finir avec une petite note de fraîcheur en parlant de "Moi, moche et méchant". Un film que j'ai regardé par hasard et qui se regarde finalement sans déplaisir, car assez original, assez drôle, assez rythmé. S'il manque légèrement d'impertinence c'est certainement qu'il était à la base réservé aux plus jeunes. Sympa.
Novembre :
Un film m'aura particulièrement marqué en ce mois. Un film d'une originalité tellement folle, que c'est le dernier en date qui m'ait donné l'envie d'écrire un article unique (en solo, je précise). Ce film c'est "Burried" et c'est une pépite. Pas uniquement grace au concept, certes audacieux mais assez sommaire (un homme dans un cercueil), mais surtout parce que cet excercice de style est mené avec brio jusqu'à son terme. Là où certains auraient épuisé le filon et ennuyé l'assistance au bout de 5 min, Rodrigo Cortés avec son scénario et ses angles de vue crée une ambiance qui capte l'attention et ne la relache jamais. C'est superbe.
Au rayon des bonnes nouvelles, "Mother and Child" aura été un formidable coup d'éclat. Avec ce film, c'est un tourbillon de sentiments qui nous envahit pendant plus de 2h. Certes par moment le trait est un peu forcé, mais la présence d'une Naomi Watts dans un très beau rôle, qui joue avec une belle finesse (et un jolie minoi, n'est ce pas Idy) ainsi qu'un final qui est joyeux tout en prenant à contre-pied le happy-end classique, fait de "Mother and Child" un film magistral. Un des très bons moments de cette fin d'année.
Dans mes autres coups de coeur, on retrouve ôh surprise un film de Naomi Watts. Gemma Arterton aura marqué le premier semestre 2010, en se révélant, Naomi aura été la sensation de la fin de l'année, en nous faissant découvrir toute l'étendue de sa palette d'actrice. Donc dans le film que j'évoque, et qui au passage se nomme "Fair Game", on découvre un aspect géopolitique au conflit irakien, à travers l'histoire de cet agent du renseignement dont la couverture est plombée par ses hierarchiques, et ce au plus haut niveau. Comme tous les films traitant de l'Irak, c'est encore une fois d'un grand intérêt, avec un éclairage et un angle différents à bien des égards. L'autre coup de coeur parle également beaucoup de politique tout en étant largement politiquement incorrect. Dans "Le nom des gens", les faits de société sont traités avec une belle originalité, qui en rend le propos des plus pertinents. L'interpretation de Jacques Gamblin (tout en finesse) et de Sarah Forestier (dynamique, espiègle et hardie à souhait) culmine si haut que ça ne pouvait que porter ce film vers les mêmes cieux.
Pour avoir lu le livre peu de tant avant la sortie du film, j'ai été quelque peu déçu par "L'homme qui voulait vivre sa vie". L'histoire, si elle est bien résumée, laisse de coté nombre de détails interressants de l'ouvrage. Certes, c'est une constante dans toute adaptation que de s'affranchir d'une partie de l'histoire, pour se concentrer sur l'essentiel et essayer de dépeindre l'ambiance. Mais c'est toujours dommageable de voir ce que ça donne au final, lorsqu'on a une idée très claire de ce que ça aurait du donner. Raison pour laquelle les meilleures adaptations sont celles qui se sont faites complétement réapropriées. Car malgrè le bémol évoqué, il faut reconnaitre que le film arrive assez bien à retranscrire l'ambiance du livre de Douglas Kennedy. Et qu'à défaut d'être transcendant, ça n'en reste pas moins une oeuvre qui se regarde sans déplaisir. Là ou le bât blesse vraiment c'est sur la fin, quand justement les auteurs choisissent de s'éloigner de l'histoire original. Trop vite fait, trop mal fait, incohérent par rapport à ce qui précède, ou tout simplement déception de la part d'un lecteur ayant adoré "L'homme qui voulait vivre sa vie" (le livre), dans son intégralité et plus particulièrement le final audacieux et pertinent, donc deception devant cette fin de cinéma qui était à mon sens hors-propos ? Allez savoir. En tous les cas tout cela est bien dommage. Je ne parlerai de pas de "RED" qui se regarde (sans déplaisir) et qui s'oublie (sans mal) et où on nous présente un acteur (en l'occurence Morgan Freeman) comme faisant parti des premiers rôles, alors que ce dernier n'apparaît que 10mns à l'écran. Rageant. Je ne parlerai pas non plus de Harry Potter 7.1 qui souffre du découpage du livre éponyme en 2, car la première partie du tome 7 peut être d'une lenteur et d'un ennui inimagineable. De ce point de vue le film est assez fidèle au livre, sauf que vu qu'il ne s'y passe rien ou pas grand chose, on s'ennuie en regardant le film. Ce qui est recevable pour les chapitres introductifs d'un roman, mais tout juste accceptable pour un film de plus de 2h.
Et on va finir ce mois par un mauvais, très mauvais film. Une sorte de remake de "Heat" à la sauce T.I. Pour ceux qui ne le connaissent pas T.I est un excellent rappeur de la scène U.S, en provenance du sud, à tel point qu'il s'est auto surnommé "the king of the south". Donc le film dont je parle s'appelle "Takers" et T.I donc en est le producteur et un des principaux interprètes. L'histoire est simple : "une bande de braqueurs de haut vol, soudée et unie, se voit proposer un dernier coup des plus juteux. Sauf que tout ne tourne pas exactement comme prévu". Que du classique me direz-vous ? Certes (oui je sais, j'adore utiliser la locution "certes". C'est devenu "mon" petit tic), mais au rayon ratages, "Takers" réussie tout. Tout est complétement raté et on sent la mythologie et l'imaginaire Gansta-RAPiennes dont T.I est un représentant forcené (regardez ses clips) et qu'il a sans aucun doute voulu insuffler au film avec sa casquette de producteur. Il n'aurait pas du. Musicien talentueux, acteur médiocre et producteur (de film) nullisime, voilà pour toi T.I. Car avoir Idriss Elba (The Wire), Michael Ealy (Sleeper Cell), Zoe Saldana (Avatar), Marianne Jean Baptiste (FBI Portés Disparus) et dans une moindre mesure Matt Dillon, Hayden Christensen et Paul Walker, en guise de casting et pondre un film pareil, je te le répète, c'est NUL.
Décembre :
Commençons ce dernier mois de l'année avec "Machete". Je me souviens encore du film de Robert Rodriguez "Grindhouse : Planet Terror" (du grand n'importe quoi dans le bon sens du terme, soit dit en passant) dans lequel on voyait le personnage de Machete apparaître dans une fausse B.A. C'était à mourir de rire et le buzz créé s'est conclu par un long métrage. Et même si ce film peut paraitre décousu ou léger au niveau de l'intrigue, il n'en reste pas moins une oeuvre qui mêle humour et violence décomplexés, irrévérencieux et sans nul doute borderline. Une pure réjouissance pour tous les amateurs du "grand n'importe quoi" cinématographique.
J'ai beaucoup aimé le dernier Dysney "Raiponce". Ca m'a rappelé mes jeunes années. "De vrais mensonges" a été très sympa à regarder. Le casting est parfait, l'écriture un pur bijou, dommage que la mise en scène soit un peu plan-plan. Quant au film "Les émotifs anonymes", que je n'ai d'ailleurs pu voir qu'en 2011, ce fut un véritable coup de coeur. Et là, contrairement au précédent, la mise en scène est enlevée et donne la part belle au duo Benoit Poelvoorde et Isabelle Carré. Ils sont formidables et Isabelle Carré est décidément une actrice de composition remarquable. Je ne me souviens pas de l'avoir vu jouer deux rôles de la même façon. Et que dire de "Potiche", la nouvelle pépite de comédie à la sauce François Ozon.
J'ai un peu moins aimé "Love et autres drogues", la faute encore une fois à une mise en scène en manque d'idées et non pas au duo Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway qui forme un très joli couple. Idem pour "Les 3 derniers jours", remake de "Pour Elle" de Fred Cavayé, qui tout en étant plus riche scénaristiquement que l'original, est bien moins rythmé et tendu. Et la comparaison avec Vincent Lindon fait mal à Russel Crowe (qui l'aurait cru) et je ne parlerai même pas de ce que Diane Kruger met à Elizabeth Banks.
Pour parler de deux films qui ne sont pas loin du chef d'oeuvre, je vais recycler mes mots de l'époque car aujourd'hui, je n'arriverai pas à trouver mieux : "Megamind" : Ce film est un contre-pied constant à tous les codes du genre. C’est de l’inattendu à chaque scène. Et à chaque fois qu’on pense retomber sur nos pieds, ça redécolle dans le génial. A voir à tout prix.
"A Another Year" : J’admire beaucoup Mike Leigh, car il arrive toujours à sublimer ses acteurs, surtout ceux qui d’habitude restent en arrière plan. Comment fait-il ? Eh bien ils filment leurs visages. Et en faisant cela, il en extirpe tellement d’humanité, que c’en est bouleversant. Dans son précédent opus on (re)découvrait Sally Hawkins. Dans “Another Year“, place à Lesley Manville (Exceptionnelle). Place donc à un film, bien écrit, très drôle, bien ancré dans le réel et qui met en parfaite opposition le bonheur domestique et la détresse de l’esseulé.
L'heure est afin arrivé de boucler la boucle. Décembre sonne le glas de cette année 2010, et comme c'est généralement le cas, il n'aura pas eu de réels chefs d'oeuvre en ce dernier mois de l'année. Des bons films, oui, voire même des très bons, mais pas celui dont on se souvient encore 6, 7 mois après et qui aura été tellement marquant, que son souvenir esquisse au minimum un sourire en coin de lèvre.
Quoi qu'il en soit 2011 est là et bien là (à l'heure où j'écris ces lignes 4 bons mois se sont déja écoulés) et si elle n'est, ne serait ce que 2 fois moins riche que 2010, on pourra encore se targuer d'avoir eu une grande année de cinéma. Car à présent je m'en rend compte, l'année passée aura été exceptionnelle en terme de coups de poing, coups d'éclat et coups de coeur et que dire de plus que tout cela m'aura rendu bien heureux.
Vive le cinéma, vive la vie qui l'inspire.
A bientôt.